Parler de dépression ou de burn-out parental avec ses enfants
Écrit par : Nanny Secours
Fatigue intense, stress aigu, burn-out et dépression parentale, les termes se multiplient pour parler d’une réalité bien présente dans la société. Cet état d'épuisement émotionnel et physique est souvent passé sous silence, alors qu’en parler représente généralement le début de la guérison. Le soutien de la famille est essentiel. Alors, comment aborder le sujet avec ses enfants?
Déjà faut-il réussir à identifier cette problématique. Le stress chronique lié à la parentalité, l'absence de ressources pour compenser et la pression sociale sont parmi les causes fréquentes du burn-out parental. Sauriez-vous voir les signes?
- Fatigue intense / troubles du sommeil / diminution de l’énergie
- Changement dans l’humeur / irritabilité
- Difficulté à prendre des décisions / à se concentrer
- Perte de plaisir dans les moments passés en famille
- Sentiment d'être dépassé(e) / de ne plus remplir son rôle de parent
- Moins grande disponibilité émotive / distanciation
Si certains de ces symptômes se manifestent au quotidien, il est peut-être temps de reconnaître que vous n’allez pas bien et que vous avez besoin d’aide. Une démarche de support psychologique avec une personne-ressource qualifiée, la prise de médication et l’ajustement des habitudes de vie dont l’activité physique et l’équilibre de vie pourraient vous aider à passer à travers cet épisode difficile.
Briser les tabous et demander le soutien de votre famille
Savoir nommer ce que l’on vit à son entourage, sans forcément rentrer dans les détails, peut aussi faire partie de la solution. Malheureusement, comme bon nombre de défis entourant la santé mentale, le burn-out parental tend à être tabou dans la société. Que ce soit par honte, culpabilité ou manque de ressources, plusieurs parents en détresse vont se refermer et tenter de camoufler leur état. Sachez que cette approche est hautement énergivore dans votre quotidien et aura un impact sur les enfants, qui sont particulièrement sensibles à leur environnement.
Au contraire, expliquer à un enfant la réalité au regard du burn-out ou de la dépression de sa mère ou de son père est un pas dans la bonne direction pour la guérison. Cela permettra également au noyau familial de traverser ce moment difficile avec plus de douceur.
Ouvrir la conversation sur le burn-out parental
Parmi les stratégies proposées, notez qu’il est préférable d’amorcer cette discussion à un moment opportun. Choisissez un moment calme de la routine et où l’enfant et vous aurez une énergie suffisante pour aborder ce sujet émotif. Vous devrez savoir ce que vous souhaitez nommer ou ne pas nommer, puis le faire de façon personnalisée à ses besoins et à son développement. Voici cinq éléments importants à considérer pendant la conversation :
- Valider ce qu’il ou elle sait déjà pour ajuster votre discours.
- Utiliser des termes et des exemples clairs.
- Lui mentionner qu’il ou elle n’est pas responsable de votre condition de santé.
- Expliquer certains ajustements dans la routine.
- Être optimiste et rassurant.
Malgré les changements causés par le burn-out parental, comme une nouvelle répartition des tâches ou la présence accrue d’un proche au quotidien, il est important que votre enfant comprenne que vous êtes toujours son parent, que vous prenez soin de vous et que vous recevez de l’aide pour aller mieux. Enfin, il faudra respecter son besoin d’en parler ou non, mais lui laisser savoir qu’il peut le faire s’il en ressent le besoin.
Plusieurs ressources en santé mentale pour vous aider
Par ailleurs, les ouvrages Maman et le nuage qui passe / Papa et le nuage qui passe permettent d’aborder la réalité où un parent traverse une période difficile en lien avec la santé mentale de façon imagée et bienveillante. Si vous souhaitez préparer cette discussion en regard de votre réalité, il est également possible d’en parler avec une personne-ressource qualifiée, par exemple en coaching familial.
De plus en plus de ressources existent pour lever les tabous, notamment sur la dépression parentale, et vous donner les outils pour guérir. Si vous faites face au désarroi de ne pas savoir par où commencer, voici quelques pistes de solutions :
- Cap santé mentale;
- Site du gouvernement du Québec : Trouver de l’aide et du soutien en santé mentale;
- Site du gouvernement du Canada : Soutien en santé mentale : Demander de l’aide;
- Relief : Association québécoise de soutien aux personnes souffrant de troubles anxieux, dépressifs et bipolaires;
- Association québécoise de prévention du suicide (AQPS).
Être un parent pris dans une routine au rythme effréné ne doit surtout pas retarder votre recherche d’aide. Ne culpabilisez pas, rappelez-vous que l’important est de sortir de cette impasse et d’aller mieux.
Rédigé en collaboration avec Marie-Michèle Bertrand
Ergothérapeute en santé mentale, autrice et membre du réseau Nanny Secours
