Retarder l’entrée à l’école : votre enfant est-il prêt à commencer la maternelle? | Article de blogue de Kaleido
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Retarder l’entrée à l’école : votre enfant est-il prêt à commencer la maternelle?

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27 janvier 2020

Bien des parents d’enfants nés en été ou au début de l’automne se demandent si leur petit est prêt à entrer en maternelle quand arrive l’année de ses cinq ans. Eh bien, j’ai dû me poser la même question… deux fois plutôt qu’une!

Qu’est-ce que l’entrée tardive?

L’entrée tardive consiste à retarder d’une année l’entrée à la maternelle (ou en 1re année) d’un enfant en âge de fréquenter l’école afin de lui donner une année de plus pour se développer.

L’admissibilité à l’école est propre à chaque province : pour certaines, la date limite est assez tôt (30 septembre), alors que pour d’autres elle est plus tardive (1er mars). Toutefois, la plupart des provinces canadiennes ont adopté le 31 décembre comme date limite officielle d’admissibilité.

Dans ma situation, la date qui m’a donné bien des maux de tête est le 30 septembre, car mes fils sont nés respectivement en août et en septembre, ce qui faisait d’eux de parfaits candidats pour l’entrée tardive. Ayant moi-même fait face à cette situation, je tiens à insister sur le fait que ce choix est personnel et que vous devez avant tout faire confiance à votre instinct. Personne ne connaît votre enfant mieux que vous!

Mes recherches

En tant que mère, j’avais besoin d’une liste des pour et des contre pour arriver à prendre une décision. En lisant sur le sujet, je me suis rendu compte que les études1 étaient partagées et peu concluantes. Je vous présente tout de même les grandes lignes qui se dégagent de ces recherches.

Les pour

Retarder l’entrée à l’école peut valoir la peine, surtout pour les enfants qui sont moins matures d’un point de vue social ou scolaire (ce qu’on appelle les acquis préscolaires) que les autres enfants de leur âge. En effet, les jeunes qui bénéficient d’une année supplémentaire pour se développer :

  • tendent à performer à de plus hauts niveaux lors d’examens, surtout en mathématiques et en lecture;
  • font preuve de meilleures aptitudes sociales (confiance en soi et popularité);
  • sont moins susceptibles de recevoir des commentaires négatifs de la part de leurs enseignants; et
  • ont moins recours aux services d’éducation spécialisée que les enfants qui ont commencé l’école à l’âge prévu.

Cependant, les bénéfices liés à l’entrée tardive se remarquent surtout au cours des premières années d’école, puis s’atténuent avec le temps. Il ne semble donc pas y avoir de preuves concluantes de bienfaits à long terme.

Les contre

Pour certains enfants, retarder l’entrée scolaire n’est pas une bonne option et peut plutôt entraîner des conséquences négatives à court et à long terme. Comme un manque de maturité est le principal argument pour une entrée tardive, je crois, par expérience, que les parents doivent d’abord s’assurer qu’il s’agit bel et bien du problème. Tout parent devrait s’assurer que ce qui est perçu comme un manque de maturité ne dissimule pas en fait un trouble d’apprentissage non diagnostiqué qui pourrait nécessiter des services d’éducation spécialisée. Effectivement, s’il s’avère que l’enfant a un trouble d’apprentissage quelconque, les parents pourrait perdre une année de ressources ou de soutien de l’école.

De plus, retarder les débuts scolaires d’un enfant dont l’anniversaire est bien avant la date limite d’entrée à l’école peut créer un écart d’âge important avec les autres élèves. Ces enfants peuvent alors éprouver de la difficulté à développer et à maintenir des relations d’amitié avec leurs pairs plus jeunes, ou encore sentir qu’ils sont mis à l’écart. Ils peuvent également s’ennuyer en classe ou présenter des problèmes de comportement.

Poser les bonnes questions

Il faut garder en tête que les études comprennent toujours des expressions comme « la majorité » ou l’enfant « moyen », ce qui ne reflète pas nécessairement les aptitudes ou les retards propres à votre enfant. Une fois de plus, les parents devraient se fier à leur propre jugement et instinct et écouter leur cœur.

Pour chacun de mes fils, je me suis demandé s’il y avait une raison particulière pour laquelle je sentais qu’ils n’étaient pas prêts à commencer l’école, autre que l’âge. Comme mes enfants sont allés à la garderie, j’ai pris le temps de réfléchir et de déterminer si cette expérience avait été simple ou ardue. J’ai aussi recueilli l’opinion de leur éducatrice; jugeait-elle que mes fils étaient prêts pour la maternelle? Si la réponse était non, je demandais des exemples concrets qui expliquaient son point de vue.

Ma famille et mes amis m’ont conseillé d’obtenir davantage d’informations sur le programme de maternelle de mon école. Qu’attendaient-ils des enfants, quelles aptitudes mes fils devaient-ils posséder? J’ai demandé à l’école de me fournir une liste que je pourrais passer en revue et je me suis demandé si mes enfants répondaient aux exigences. Dans mon cas, on s’attendait entre autres à ce que mes fils aient la capacité de se concentrer sur une tâche donnée pendant au moins 20 minutes, qu’ils aient une bonne motricité fine pour le bricolage, qu’ils sachent s’habiller et se déshabiller rapidement pour la récréation et qu’ils aient un certain niveau d’aptitudes langagières et sociales. J’ai également questionné l’enseignant sur ce que je pouvais faire pour préparer mes enfants durant l’année précédant leur rentrée à la maternelle.

Le mot de la fin

La plupart des parents aux prises avec cette décision finissent par inscrire leur fils ou leur fille comme prévu, et la rentrée scolaire de la grande majorité des jeunes n’est pas retardée.

Maintenant, vous vous demandez sans doute si j’ai finalement opté pour une entrée tardive pour mes enfants. La réponse : oui et non. Bien que mes fils étaient tous deux des candidats typiques, je n’ai pas retardé l’entrée scolaire de mon aîné. J’en suis venue à la conclusion qu’il présentait les aptitudes scolaires requises et qu’il était prêt émotionnellement. Il réussit très bien à l’école, mais a rencontré quelques obstacles en matière d’interactions sociales à cause de sa petite stature.

Pour ce qui est de mon cadet né à la fin septembre, j’ai décidé de retarder son entrée à l’école d’une année, car je sentais qu’il n’était pas prêt. J’ai appliqué le même processus que pour mon plus vieux : j’ai posé des questions et j’ai demandé conseil, jusqu’à ce que je découvre qu’il avait une perte auditive qui a mené à un retard de langage. Depuis, ce problème a été corrigé, mais c’est bien la preuve que si vous sentez que votre enfant n’est pas prêt, ce n’est pas sans raison! Je le répète une dernière fois : faites-vous confiance.

 

Une maman prévoyante.

Notes légales

Cet article est un témoignage rédigé par une maman qui souhaite partager son expérience avec d'autres mamans.

Sources (en anglais seulement) :

Katz, Lilian G. (2000). Academic Redshirting and Young Children. ERIC Digest. Champaign, IL: ERIC Clearinghouse on Elementary and Early Childhood Education.

Graue, M. Elizabeth, & DiPerna, James. (2000). Redshirting and Early Retention: Who Gets the "Gift of Time" and What Are Its Outcomes? American Educational Research Journal, 37(2), 509-34.

Rachel Postle-Brown. “Delaying Kindergarten Entrance by Participating in Pre-Kindergarten and Academic Achievement in Elementary School: Red-Shirting and Achievement Scores” (2019). Dissertations. 3410.

Philip J. Cook, Songman Kang (2008). The School-Entry-Age Rule Affects Redshirting Patterns and Resulting Disparities in Achievement, National Bureau of Economic Research.

Malcolm Gladwell (2011). Outliers: The Story of Success, Little, Brown and Company.