Variété alimentaire pour enfant difficile | Article de blogue de Kaleido
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Variété alimentaire pour enfant difficile

30 juillet 2019

Notre enfant mange de tout, l’heure des repas se fait sans problèmes et tout va bien… jusqu’au jour où il décide qu’il n’aime plus rien. S’enchaînent alors croquettes, frites, pâtes blanches et rôties au souper, car c’est tout ce que notre bambin aime. On croit alors que notre enfant ne survivra que sur une alimentation beige-blanc pour le reste de sa vie, et cette pensée nous donne des frissons. Pourtant, les choses peuvent changer! Voici quelques trucs pour varier l’alimentation de votre enfant, même s’il est le plus difficile qui soit.

Responsabilités parents-enfants

Pour commencer, il faut comprendre que les parents et les enfants ont des responsabilités lorsqu’on parle d’alimentation. Plusieurs difficultés alimentaires des enfants découlent de ce non-respect des responsabilités parents-enfants.

Responsabilités du parent

Responsabilité de l’enfant

Le repas (choix des aliments, accompagnement, etc.)

La quantité (respect des signaux de faim et de satiété)

Le moment (heure)

Le lieu (salon, table à manger, comptoir, etc.)

 

Dans le cas des enfants difficiles, plusieurs parents sont tentés de céder une de leurs responsabilités (le repas) à l’enfant, puisqu’ils ont la crainte (très rationnelle) qu’il ne mange pas. On préfère donc que l’enfant mange ce qu’il aime, même si c’est peu varié et nutritif, plutôt qu’il ne mange pas du tout. Par contre, ce genre d’habitude indique à l’enfant qu’il n’a pas à essayer, à se forcer ou à goûter. Il peut donc être difficile pour lui de comprendre qu’il doit essayer de nouveaux aliments alors qu’on l’a habitué à manger ce qu’il voulait.

Reprise du rôle parental

Un des gages de succès à la variété alimentaire d’un enfant est la reprise (ou le maintien) de la responsabilité parentale concernant le choix du repas. Cette étape n’est pas facile, puisque, comme mentionné ultérieurement, l’enfant est habitué à avoir le choix absolu. Pourtant, il est important que ce soit le parent, et non l’enfant, qui décide de ce qui est mangé. Les crises de larmes, les repas difficiles et les colères sont donc à prévoir si on décide de reprendre en main ce que notre enfant mange et d’éliminer les croquettes et autres aliments favoris.

Par contre, pour atténuer ces émotions négatives, on peut impliquer l’enfant dans le choix des repas de la semaine (par exemple, choisir 1 souper) afin qu’il sente que ses goûts et préférences sont respectés : cela lui permettra d’être plus ouvert aux autres options. Il faut aussi comprendre qu’un enfant ne se laissera jamais mourir de faim. Lorsqu'il aura compris qu’il ne peut pas manipuler les autres et qu’il ne peut pas avoir ce qu’il veut, deux choix vont s’offrir à lui : manger parce qu’il a faim, ou ne pas manger et se coucher le ventre vide. Il se peut que le premier soir l’enfant teste notre persévérance et ne mange pas, mais je vous assure qu’il va comprendre avec le temps qu’il doit manger ce qui est servi, autrement rien d’autre ne sera proposé. Il est cependant important d’être persévérant, de maintenir ce comportement et de ne pas céder afin de ne pas perdre les acquis.

Implication

Une fois que les responsabilités sont remises en place et qu’elles sont maintenues, une autre astuce importante pour augmenter la variété alimentaire de nos enfants est de les impliquer. Comme mentionné plus haut, ils peuvent choisir une recette de repas ou de collations pour la semaine, mais ça ne s’arrête pas là. Un enfant qui met la main à la pâte et qui cuisine a plus de chance de goûter la préparation que s’il n’avait pas participé. C’est donc une bonne occasion pour donner à l’enfant un peu plus de responsabilités en cuisine. Selon son âge, il peut mesurer, couper, râper, trancher. Il peut également faire des cuissons au micro-ondes ou encore utiliser la cuisinière sous la supervision d’un adulte. Il faut aussi comprendre qu’un enfant en cuisine demande peut-être plus d’attention et de supervision et que la préparation du repas sera un peu plus longue. Mais outre l’éveiller sur les différents aliments servis, ce sont des compétences culinaires non négligeables qu’on lui transmet de cette façon.

Food chaining

Une autre approche utilisée pour augmenter la variété alimentaire s’appelle le food chaining. Elle consiste à faire une liste des aliments préférés de notre enfant, puis de leur trouver des déclinaisons afin que les nouveaux aliments soient graduellement acceptés. Le tableau suivant comporte deux scénarios avec un aliment fortement apprécié et un aliment qu’on souhaiterait intégrer.

 

Exemple 1

Exemple 2

Aliment apprécié

Macaroni au fromage

Croquettes de poulet

Nouvel aliment

Brocoli

Poisson

Stade 1

Macaroni au fromage commercial

Croquettes commerciales

Stade 2

Macaroni au fromage maison avec morceaux de brocoli (graduellement, on augmente la quantité de légumes et diminue celle de pâtes)

Croquettes de poulet maison légèrement panées

Stade 3

Brocoli vapeur avec fromage

Croquettes de poisson maison légèrement panées

Stade 4

Brocoli

Poisson en croûte légère

 

Le succès du food chaining réside dans la patience et la persévérance, puisqu’on recommande d’introduire habituellement 1 ou 2 aliments nouveaux par semaine et que les déclinaisons peuvent demander du temps à être élaborées. Toutefois, cette approche permet à l’enfant d’augmenter sa variété alimentaire et de découvrir le vrai goût des aliments plutôt que de le cacher. Pour commencer, on peut faire une liste des 10 aliments favoris de notre enfant et voir quelles sont les textures, les formes ou les cuissons qu’il aime afin de faire des déclinaisons qui pourraient lui permettre d’intégrer de nouveaux aliments.

En conclusion

Pour diversifier l’alimentation de son bambin, il faut d’abord reprendre ses responsabilités, impliquer l’enfant et idéalement opter pour des déclinaisons d’un aliment apprécié afin de faire une intégration plus graduelle des aliments nouveaux. On pourrait être tenté de cacher ou de camoufler les nouveaux aliments dans le repas, mais cela ne permet pas à l’enfant de voir, sentir et goûter ce nouvel aliment : il est donc important qu’il y soit exposé. Enfin, cela peut prendre de 10 à 15 essais avant qu’un aliment soit apprécié; il faut donc user de patience et de persévérance lorsqu’on essaie d’augmenter la variété alimentaire de notre enfant. Mais soyez sans crainte, ces efforts seront largement récompensés!

 

Bon succès!