En ce mois de la littératie financière, la campagne « L’argent en tête. Parlons-en! » de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) nous invite à déstigmatiser les discussions autour de l’argent. Encourager ces échanges, c’est donner aux jeunes la confiance et les compétences nécessaires pour naviguer dans un monde où les décisions financières influencent tous les aspects de la vie.
Le moment est idéal pour réfléchir ensemble à l’avenir financier des jeunes Québécois. Comme société, leur offrons-nous vraiment les moyens de prendre de bonnes décisions?
On y apprend que 8 parents sur 10 considèrent que la responsabilité de l’éducation financière devrait être partagée entre la maison et l’école. Cependant, toutes les familles n’ont pas le même niveau de connaissances en finances personnelles. L’école joue donc un rôle clé pour offrir à tous les élèves des bases solides.
Depuis 2017, les élèves de cinquième secondaire suivent un cours obligatoire d’éducation financière de 50 heures, couvrant des sujets tels que la consommation, le travail et les études postsecondaires. Intégré dans les matières « Monde contemporain » ou « Éthique et culture religieuse », son contenu est variable, rendant l’expérience d’apprentissage inégale. De plus, il n’est pas requis pour l’obtention du diplôme et omet des notions fondamentales, comme le fonctionnement des mécanismes régissant notre économie ou les impacts à long terme des choix financiers.
Dans un sondage réalisé auprès de 220 élèves du cégep de Sainte-Foy, alors que 81 % se disent préoccupés par leur avenir financier, 85 % estiment que les notions apprises au secondaire ne les préparent pas suffisamment aux défis qui les attendent.
Même son de cloche chez les parents : 83 % d’entre eux considèrent que les notions financières enseignées au secondaire sont insuffisantes pour préparer leurs enfants aux défis de l’avenir.
Les jeunes et leurs parents sont unanimes : l’éducation financière arrive trop tard. Selon eux, elle devrait débuter dès l’âge de 13 ans, une période clé pour poser les fondations d’une véritable compréhension des enjeux financiers. En effet, 97 % des parents estiment que cette formation doit commencer bien avant la cinquième secondaire, et 31 % plaident même pour une introduction dès le primaire.
Les résultats actuels au Québec confirment cette lacune : avec un niveau de littératie financière moyen de 54 %, nous restons bien en deçà des standards internationaux. Au Danemark, où l’éducation financière débute dès 13 ans, on affiche un taux de 71 %. Exposer les jeunes plus tôt à cette matière renforce leur résilience et les prépare mieux aux aléas économiques de la vie adulte, notamment à leur premier emploi, la gestion de la paie et l’omniprésence du crédit.
Nous ne pouvons plus attendre. J’appelle le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, à mobiliser une table de réflexion réunissant parents, étudiants, enseignants, experts et représentants du secteur privé pour revoir le programme actuel, redéfinir l’éducation financière et prendre des mesures concrètes afin de doter les jeunes d’outils nécessaires pour leur avenir.
L’éducation financière n’est pas un simple ajout au programme scolaire. C’est un pilier de la réussite et de l’autonomie des prochaines générations. En travaillant ensemble, offrons à notre jeunesse les clés d’un avenir prometteur.
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