Une année sans achat : les hauts, les bas, le bilan | Article de blogue de Kaleido
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Une année sans achat : les hauts, les bas, le bilan

29 avril 2020

Je suis encore un peu incrédule à l’idée que je viens de réaliser une année sans achat. L’an dernier, à pareille date, j’ai décidé de m’offrir ce cadeau pour mon anniversaire et je peux vous dire que je n’ai aucun regret aujourd’hui.

Tout n’est pas rose

Comme je vous l’ai partagé à la mi-année, à plusieurs reprises, ce défi m’a amenée à me remettre en question et à mieux définir ce qui est essentiel pour moi. J’ai vécu de grandes victoires, mais aussi des moments où je sentais que j’avais échoué.

Je me donne rarement droit à l’erreur et, lorsque je m’écarte de la voie que je me suis imposée, je le vis comme un échec. L’interdit le plus difficile pour moi dans ce défi, c’était les vêtements. J’adore m’en procurer, porter mes nouvelles acquisitions, observer les courants et découvrir de nouveaux créateurs. Voir mes proches et mes collègues renouveler leur garde-robe aux changements de saison était donc un véritable supplice de Tantale (je sais, je dramatise).

J’ai eu la chance d’aller à New York en novembre dernier avec deux amies qui étaient prêtes à ne pas entrer dans les boutiques pour m’aider à éviter les tentations. Je ne voulais pas gâcher leur expérience et j’adore faire les boutiques. J’ai donc décidé que cet attrait typiquement new-yorkais ne serait pas exclu de notre voyage. Eh bien, ce qui devait arriver arriva. Sur place, j’ai acheté trois morceaux. Un manteau dont je suis tombée amoureuse, un chandail d’une entreprise qui privilégie une production respectueuse de l’environnement et les matières durables ainsi qu’une jupe que j’avais envie de me procurer depuis plusieurs mois (savoir se justifier!).

J’étais si heureuse sur le coup, puis, au retour, je me suis sentie tellement coupable. Je n’osais pas porter les morceaux de peur de me faire « démasquer ». Comprenez-moi bien : ce n’était vraiment pas l’objectif de ce défi et il était hors de question que le fait de « transformer mon rapport aux objets » passe par la culpabilité. Ultimement, ce n’est pas sain! J’ai donc décidé de prendre cette expérience pour ce qu’elle est : une expérience. Je suis heureuse des choix que j’ai faits, je ne m’en cache plus et je n’associe pas ces achats à un échec, mais à un apprentissage.

Faire de la place à ce qui compte vraiment

Au terme de ce défi, dans la balance, le positif pèse beaucoup plus que le négatif. Si vous saviez la fierté que j’ai ressentie le jour où j’ai atteint un montant symbolique de trois mois de salaire épargné ou quand, chaque mois, je maintenais ma carte de crédit à zéro et, tout au long de l’année, quand je constatais que j’inspirais les gens autour de moi. D’ailleurs, nombreuses sont les personnes qui m’ont confié avoir commencé une réflexion sur leurs habitudes d’achat ou avoir fait le défi pendant un mois « juste pour voir » (dont le père de ma fille). Certains d’entre eux ont même entamé un défi d’un an à leur tour!

Le plus bel apprentissage que je tire de cette aventure, c’est de faire de la place pour ce qui compte vraiment pour moi et d’être ouverte aux opportunités qui se présentent (parfois de façon surprenante et incongrue) sur mon chemin. Cette année, j’ai entre autres :

  • Partagé des moments mémorables avec mes proches et pratiqué des activités que je n’aurais jamais faites normalement;
  • Été invitée à CBC Radio One pour parler de mon défi;
  • Commencé le processus de certification de la méthode KonMari (oui, je l’avoue, je suis « fan » de Marie Kondo) en allant suivre un séminaire à New York. (Je vous le confirme, Marie Kondo est aussi pétillante en personne qu’à l’écran);
  • Complété une formation professionnelle en organisation des espaces;
  • Lancé mon entreprise comme consultante en organisation.

Avouez, c’est un peu fou tout ça!

Le bilan final

Je vous avais promis de vous partager mon expérience en toute transparence, alors voici le bilan final qui détaille les dépenses auxquelles j’ai consacré mes revenus :

% de mes revenus consacré à chaque poste budgétaire

Catégorie

Situation en début d’année

Janvier à décembre 2018

Bilan du défi

Janvier 2019 à janvier 2020

Différence

2018 vs. 2019

Épargne et assurances

5,97 %

24,62 %

+18,65 %

Alimentation

29,13 %

21,59 %

-7,71 %

Habitation

22,26 %

16,03 %

-6,23 %

Garderie/école et REEE

2,04 %

11,48 %

+9,44 %

Loisirs et vacances

11,88 %

11,84 %

-0,04 %

Transport

4,45 %

5,26 %

+0,81 %

Télécommunications

4,37 %

3,81 %

-0,56 %

Commerces de détail

13,52 %

5,37 %

-14,53 %

Santé

4,28 %

Divers

2,10 %

 

Je suis très fière d’avoir réussi à augmenter mon épargne et à diminuer mes dépenses en alimentation (lire ici : aller moins souvent au restaurant). J’ai renégocié mon assurance habitation et réduit le forfait de mon cellulaire pour qu’il reflète réellement mon utilisation. Par contre, ma fille a quitté la garderie pour commencer l’école primaire, ce qui a entraîné plusieurs dépenses, incluant la fréquentation d’un camp de jour, d’où l’augmentation de ce poste budgétaire.

Je m’étais donné comme cible d’augmenter ce que j’alloue aux loisirs et aux vacances, mais je n’y suis pas parvenue; c’est un beau problème sur lequel je vais continuer à travailler. Mes frais de transport, quant à eux, ont légèrement augmenté, comme j’ai effectué plus de déplacements pour visiter les personnes qui me sont chères.

 

Finalement, ma plus grande fierté (et l’objectif ultime de ce défi) : j’ai diminué de près de 19 % mes dépenses liées à des achats d’objets (vêtements, accessoires, ameublement ou décoration, maquillage, etc.).

Voici aussi, en toute transparence, une liste exhaustive de ce que j’ai acheté dans les six derniers mois de mon défi :

  • Mascara : il est recommandé de le changer régulièrement.
  • Vêtements d’automne pour ma fille : encore une fois, je m’en suis tenu à la base tout en l’impliquant pour le choix des couleurs et motifs. C’est elle qui les porte, après tout!
  • Trois paires de pantalons noirs : Fin 2018, j’ai acheté 4 paires de jeans noirs qui, quelques mois plus tard, étaient complètement délavés malgré toutes les précautions au moment de la lessive. J’ai décidé d’investir dans 3 nouveaux pantalons noirs faits d’un matériel « technique » durable et fabriqués avec un procédé plus écologique.
  • Teintures à cheveux : après avoir partagé mon insécurité avec les collègues du marketing (qui sont ultra-compréhensives), j’ai tranché : c’était un essentiel.
  • Trois morceaux à New York.
  • Un soutien-gorge : pour en remplacer un qui avait rendu l’âme.

Aussi, je ne peux conclure ce défi sans mentionner l’immense soutien moral de mes ami(e)s, de mes collègues et de ma famille, qui étaient à la fois bien perplexes que je me lance dans cette aventure un peu folle et très curieux quant à sa progression.

Si vous avez envie de vous lancer ce genre de défi pour un an, pour six mois ou seulement pour un mois, n’hésitez plus : faites-le! C’est une expérience transformatrice précieuse qui vous rapportera non seulement financièrement, mais aussi à long terme, dans toutes les sphères de votre vie.

Finalement, si vous êtes curieux comme moi, si vous aimeriez en apprendre plus sur le minimalisme, le mouvement zéro déchet, la méthode KonMari ou sur différentes façons de simplifier votre quotidien pour faire de la place pour ce qui compte vraiment, je vous invite à venir échanger sur Instagram à @joelleorganisation.

Ce fut un réel plaisir de partager avec vous cette expérience!

Joëlle Cloutier

 

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