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Comment votre style parental influence-t-il votre enfant?

Isabelle Lessard blogueuse pour Kaleido

Écrit par : Isabelle Lessard

12 avril 2018

Chaque enfant naît avec sa personnalité et il peut parfois être surprenant de voir à quel point les enfants d’une même famille peuvent être différents. Pourtant, il n’en demeure pas moins que le « potage familial » dans lequel ils baignent contribue à forger leur comportement, leurs habiletés sociales et leur capacité à s’adapter à différents contextes. Et l’un des principaux ingrédients de ce potage, c’est votre style parental!

Graphique style parental

 

Il y a plusieurs années, une psychologue clinicienne et développementale nommée Diana Baumrind s’est intéressée au lien entre les différentes approches parentales et les compétences sociales des enfants. Ses recherches se sont appuyées sur l’observation de nombreux parents et proposent une analyse qui demeure toujours pertinente par rapport à la réalité actuelle. En effet, ses travaux ont été bonifiés et corroborés au fil des années et sont encore régulièrement cités aujourd’hui.

Selon cette analyse, on retrouve quatre styles parentaux qui sont définis en fonction de deux variables, soit le niveau d’encadrement et le niveau d’implication affective. Voici un survol de ces quatre styles:

Le style autoritaire se fonde sur un respect des règles qui laisse peu de place à la discussion. La discipline et les conséquences sont très présentes alors que les compliments le sont trop peu. Les enfants élevés dans ce cadre tendent à être plus insatisfaits et à avoir une attitude renfermée. S’il a l’impression d’être traité de façon arbitraire, l’enfant peut même développer de la méfiance envers le jugement de ses parents.

À l’opposé se trouvent les parents de style permissif qui sont très affectueux, mais qui n’imposent pas de limites à leurs enfants. Ce peut être parce qu’ils valorisent beaucoup l’expression de soi ou encore parce qu’ils cherchent à être l’ami de leur enfant. S’ils tentent d’établir une règle, ils demanderont l’avis de l’enfant au lieu de l’imposer. À titre d’exemple, ces parents n’imposeront pas l’adoption d’une routine pour l’heure du coucher. On observe donc souvent, dans ces familles, des enfants moins matures, ayant moins de contrôle sur leurs émotions, car on valorise davantage l’expressivité que la maîtrise de soi. Les enfants sont moins portés à l’exploration, car c’est un stress pour eux de toujours faire leurs propres choix. Ils deviennent donc, paradoxalement, plus dépendants.

L’entre-deux idéal, c’est le style démocratique. Les règles y sont présentes et les parents ont des attentes envers leurs enfants. Il y a place à une saine discussion où le parent peut persuader l’enfant ou lui expliquer son raisonnement tout en demeurant ferme sur la finalité. Il en résulte des enfants mieux outillés pour communiquer leur point de vue de façon constructive lorsque des conflits surviennent. Ces enfants grandissent dans la confiance et la sécurité et apprécient la satisfaction qu’ils retirent du fait de prendre progressivement des responsabilités. C’est ainsi qu’ils développent plus facilement autonomie, curiosité et contrôle sur eux-mêmes.

Enfin, certains enfants grandissent dans un environnement peu chaleureux où l’encadrement parental n’est pas très présent, ce qui est défini comme le style négligent. Ces enfants sont-ils nécessairement voués à vivre une vie difficile? Pas nécessairement puisque l’environnement n’explique pas tout. Néanmoins, les études démontrent que ces enfants se cherchent davantage. Ils essaieront, par plusieurs moyens, pas toujours appropriés, d’obtenir de l’affection ou de tester les limites de l’acceptabilité sociale. Ils deviendront souvent négatifs et impulsifs. Même s’ils ont, a priori, de bonnes compétences scolaires, c’est leur intérêt pour l’école qui risque d’être affecté. Il leur est plus difficile de se construire une sécurité et une confiance intérieures et, malheureusement, cette responsabilité trop lourde pour eux risquera de laisser des marques.

Bien sûr, il est possible d’analyser les différents styles parentaux sous d’autres angles et, comme Diana Baumrind l’a elle-même souligné, bien qu’évidente, la corrélation observée entre le style parental et son influence sur les enfants n’est pas l’unique facteur qui déterminera la personnalité et le comportement d’un enfant.

Pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet, de nombreuses sources expliquent de façon détaillée les particularités de chacun de ces quatre styles. Prendre du recul et s’autoévaluer avec honnêteté peut s’avérer un exercice profitable, il ne faut jamais douter de ses capacités à s’améliorer en tant que parent!

 

Source : Psychologie du développement humain, Diane E. Papalia, Ruth D. Feldman, Chenelière Éducation, 2014.